Partager par mail

Exposition Alain Duperay

13 octobre au 05 novembre 00:00

BIOGRAPHIE ALAIN DUPERAY

Né en 1949 dans une famille modeste de neuf enfants, Alain se frotte très tôt à la réalité de la vie, des gens courageux, des travailleurs durs à la tâche… Tout comme Montet, il est jeune adolescent quand il commence à crayonner, dessiner, peindre. Il trouve son inspiration dans les spectacles de la rue, dans les terrasses de café, chez les marins, les filles, les « ordinaires » du pauvre peuple des villes qu’il rêve d’animer et de mettre en scène. Pourtant, dès 14 ans, il doit travailler comme son père dans le bâtiment.

C’est sa proximité déterminante avec Maurice Montet, dont il fréquente assidument l’atelier, qui sera décisive : il y rencontrera non pas un maître, mais plutôt un ami, un compagnon artistique auprès duquel il trouvera encouragements, conseils et… passion !

Dès 18 ans, il sait qu’il « sera peintre » et sa vocation autodidacte s’enrichira tout au long de sa vie, comme pour tous les artistes, par ses rencontres avec les peintres connus de l’école lyonnaise du XXe siècle, par ses séjours en Bretagne ou en Méditerranée, par ses affinités à saisir la vraie vie, la sensibilité des personnages qu’il fréquente, la musique des lieux qu’il traverse.

L’artiste est avant tout un homme, jovial, ouvert, rieur. Il sait voir, observer et concentrer son instinct sur la toile, y projeter spontanément et librement son monde, les endroits et les gens qui l’ont marqué. C’est l’humain dans l’urbain que peint si bien Alain Duperay.

Dans un style décoratif travaillé mais réaliste, toujours plus vivant et coloré, il « ne peint bien que ce qu’il connaît bien ». Sa peinture n’est pas un calcul, ni une prédisposition, encore moins une posture. C’est bien plutôt une inspiration, une imprégnation, une aptitude certes innée à capter l’immatériel, la contemplation, la légèreté…

Rien d’abstrait dans son œuvre, au contraire. On y trouve les couleurs bigarrées d’un marché, le sourire ou la nostalgie des filles au bar des cafés, l’ensoleillement d’un jour d’été, la lumière insaisissable de la neige ou encore les pêcheurs à pied d’une plage sous la pluie… La fête, la tristesse ou même la détresse… Tout est vivant, animé, grouillant. C’est la sensibilité exacerbée du peintre pour les scènes quotidiennes qui s’exprime dans ses toiles, celle qui a vocation à nous faire « ressentir le beau par le sensible, l’émotion, la sensation ».

Amoureux, authentique, incisif et proche du réel, Alain Duperay considère que la peinture doit parler pour elle-même, « sans qu’on se sente obligé d’y superposer des commentaires ». Cette vision cézanienne de son art le place au rang des peintres « rétiniens » qui font parler la vie, la nature, les gens et les couleurs, pour notre simple et pur plaisir.

Jaunes, bleus et rouges jonglent avec leurs compléments dans une palette chantante, les teintes claires sont mises en exergue par les plus sombres dans une palette subtile, la dextérité des brosses, pinceaux et couteaux de Duperay crée l’air qui circule dans les arbres, les reflets de l’eau, la fraicheur et l’émotion des personnages dont le visage et la silhouette sont souvent juste esquissés.

Aplats, empâtements ou textures lisses résonnent en correspondance, toutes ses œuvres – qui ont rythmé sa vie – sont solides et franches, et pourtant ponctuées d’impressionnisme… Elles interpellent toujours le spectateur, à la manière d’un Carco, d’un Utrillo ou d’un Lautrec.

Elles ne laissent pas indifférent et, pour cause, puisque cet artiste chaleureux aime à nous rappeler qu’ « hormis l’amour et l’amitié, l’art est le plus court chemin d’un homme à un autre » …